[ EVENT - CHRONIQUE ] Rien de plus précieux que le repos de Yamina Benahmed Daho



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Rien de plus précieux que le repos
de Yamina Benahemed Daho
à 9€90
chez Hélium
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Avant chaque journée rude et péniblement longue, les esclaves rejoignaient le terrain en attendant les ordres du maître. Alors que Tommy parcourait le terrain de long en large, il découvrit dans un coin un chou dont les feuilles étaient toutes flétries. Tommy savait qu'il ne pouvait retirer ces feuilles avec les mains, c'était la règle numéro 4. Alors il eut l'idée de le faire rouler en le poussant avec le plat du pied. 1863. Comment clans une plantation aux Etats-Unis un jeu avec un chou permit à des maîtres de s'enrichir. à des esclaves de gagner leur liberté et à un médecin solitaire de retrouver la compagnie des hommes. Un premier roman sur l'esclavage et la formation du collectif. une fable lumineuse et puissante sur la liberté. 

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Je remercie tout d’abord les éditions Hélium pour nous avoir offert le livre à mon frère jumeau et moi au salon du livre de Montreuil, lors de la dédicace de l’auteur ! Je dois dire que ce n’est pas du tout à ça que je m’attendais, pas forcément désagréablement, ce sentiment se tient à propos de l’histoire …

En effet, si la quatrième de couverture décrit la naissance d’un jeu de balle avec un chou, où l’abolition de l’esclavage, ce dernier évènement sera bien plus central que je ne l’aurais cru. On rentre assez facilement dans l’histoire et on découvre tout d’abord en prologue un médecin qui devient fermier et bâtit une vie avec un âne … Puis on nous envoie deux ans plus tôt au même endroit. J’ai eu un peu de mal à assimiler ce changement brusque et le fait qu’on se retrouvait au même endroit juste deux ans plus tôt… Je n’y ai donc pas trop prêté attention pour continuer ma lecture.

L’écriture est très simple, et assez sobre, rend le récit fluide. On ne s’attarde pas, on n’a pas de difficulté, et on découvre le cœur serré la vie de ces esclaves, la cruelle dureté qui les couvrent et leur malheur ambiant. On découvre aussi Stanley, cet ingrat maître et Spencer, sage et réfléchi, à qui on s’accroche telle une bouée de sauvetage. On apprend bien vite une intrigue de trahison entre eux et de plans secrets qui se retrouvera mise au second plan bien vite.

L’histoire est intéressante et on cherche à savoir la suite, en se laissant bercer par un léger soulagement lorsqu’on constate un petit assouplissement de la discipline de Stanley quant à Tommy mais cela ne dure pas bien longtemps …

On suit les matchs et les paris avec amusement, et le temps s’écoule rapidement jusqu’à un bouleversement total des évènements. C’est à ce moment là qu’on se sent bien plus révolté, et en colère. Alors tout se précipite. Vous en aurez peut-être le cœur serré, mais je ne suis même pas sûr que les plus sensibles en aient les larmes aux yeux malgré ce chagrin qui pourrait vous traverser. C’est alors que j’ai été assez surpris. Tout ça je ne m’y attendais pas et suit alors un périple, une fuite, dans la poésie du ciel et de la nature. C’est plus à ce moment là que je me rappelle avoir senti la fragilité et la poésie de l’écriture de l’auteure.

Les personnages sont pour la plupart des esclaves attachants, on a pitié, on compatit. Stanley et Spencer j’en ai parlé plus haut, mais ils sont assez clichés, ce qui n’est pas à prendre sous un mauvais point, notamment pour Spencer … Mais tous ces personnages ne sont pas grandement approfondis sauf pour Cooks qu’il a été très amusant pour moi de découvrir au prologue avec son âne à qui il offre une dent en or et ses champs de choux. On le retrouve alors à l’épilogue. Moi je m’attendais à découvrir un lien, j’avais envie de découvrir un lien entre ce Cooks et un autre personnage surtout lorsqu’il est invité à assister à une partie de Chouball. Il y en a sûrement, mais si c’est le cas, ça n’est pas dit explicitement. Cette dernière scène est empreinte d’émotion qui se peint sous le ciel étoilé.

En conclusion, on quitte le livre avec un petit sourire aux lèvres. J’ai passé un bon moment de lecture, sans plus avec un livre qui se lit très rapidement. Alors pourquoi ne pas tenter ? Un petit conte qui vous ouvrira un peu plus les yeux sur la dureté de l’humanité et sur l’abolition de l’esclavage.
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C'est d'un conte qu'il s'agit, limpide, simple, puissant, superbement maîtrisé. Il coule, parfois violent et impétueux, et charrie la lumière d'un monde où les hommes jouent collectif, chacun maître de soi-même. Il court, ce petit texte, et fait longuement son chemin dans l'esprit du lecteur. La liberté reste toujours à conquérir. Télérama

‎" [L'ours] fit demi tour à quatre pattes en remuant son cul comme une danseuse "
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1 commentaires:

Lucille a dit…

Intéressent... Très belle critique, encore !

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