Les Effacés - Chronique du tome 5 ♥



                Comme je l’avais dit à l’auteur lorsque je l’ai à nouveau rencontré au festival du livre et du film Etonnants voyageurs de St-Malo je me suis fait un marathon Les Effacés. J’ai lu le second tome au début de l’été. J’ai enchaîné les tomes 3 et 4 en trois jours ce qui a rendu l’accroche à l’histoire encore plus fort. J’ai du attendre le tome 5, que j’avais eu l’idiotie de laisser chez moi. Je l’ai dévoré en deux jours.

                « Sombre aurore » est l’assouvissement tant attendu des désirs de savoir que les lecteurs ont depuis le premier tome. Ce cinquième et avant-dernier tome en révèle beaucoup plus que tout ce qui était déjà dévoilé lors des quatre tomes précédents. Les Effacés sont confrontés à la disparition de leur mentor, Nicolas Mandragore et donc à une nouvelle opération. Ils ne se battent plus contre la société, du moins plus en premier plan car le décor de l’intrigue est un Paris à feu et à sang, un décor effrayant et intense. Ils se battent désormais contre leur plus cher ennemi, le plus cher ennemi de Nicolas. Ils se battent contre Dominique Destin. Ils se battent pour retrouver leur mentor.
                Ils se battent pour la vérité. Pour qu’elle triomphe.
                La quête est longue, les réussites sont minimes et progressives mais le groupe avance doucement, sûrement. Finalement chaque découverte soulève son lot de questions. Et lorsque le tome 5 s’achève, il y a plus de nouvelles questions que d’éléments découverts. Mais ceux-ci sont énormes, et on les attendait tant qu’ils en deviennent de véritables trésors. On a l’impression de soulever un voile poussiéreux sous lequel se cache une vérité dévastatrice.

                Pour être honnête, pendant une grande partie du milieu du roman j’ai un peu décroché. L’ambiance de la Somalie et de la guerre ? Cette quête parfois longue à aboutir ? Je ne sais pas… ce sentiment n’a que peu duré. Car on en est vite venu à de nouveaux rebondissements, à de nouvelles découvertes, à de nouveaux lieux intrigants… dans ce cinquième tome, Bertrand Puard élargit les frontières de sa série et on voyage jusqu’en Afrique, en Somalie, au Kenya. On voyage dans la réalité actuelle de la guerre. On voyage un peu plus dans la violence et l’horreur, dans la peur et l’adrénaline.

                Ce volume est sans doute le plus riche. Plus riche en action, en rebondissements, en révélations, en lieux différents, en multiples personnages, attachants, repoussants, intéressants. Il déborde d’énergie, d’idées mais reste toujours terriblement bien construit et mené par le style ô combien efficace de l’auteur. On entre un peu plus dans l’histoire de Nicolas Mandragore, Dominique Destin et des Effacés. On pénètre un peu plus leurs esprits, leurs sentiments. Et la passion que vous éprouverez alors sera de plus en plus forte, de plus en plus puissante. Jusqu’à la fin.
                Jusqu’à ce que vous souffriez bel et bien.
                Jusqu’à ce final terrible, grandiose, explosif.
                Ce final dont, je m’en rends compte aujourd’hui en y repensant, je ne me suis pas encore remis. Ce final dont je ne comprends que maintenant ce qu’il engendre vraiment. Les répercussions qu’il aura.

                J’attends le sixième tome avec une impatience phénoménale. J’ai quelques idées sur ce que « Station Dumas » va mettre en place, notamment pour le second cycle qui débutera en 2014, mais je n’ai nul doute sur le fait que Bertrand Puard saura me surprendre. Cette fin, que j’ai trouvée superbe, a aussi conforté l’idée que je me faisais de cet homme et sa saga. Cet auteur en effet est d’une grande intelligence. Il a une culture impressionnante et sait narrer, mener, construire son histoire avec brio. Et ainsi, plus que la passion que j’éprouve, ou encore l’adrénaline et l’attachement pour les personnages, Les Effacés est une série engagée, qui dénonce les affres de notre société et ses zones d’ombre. Une série pour la jeunesse. Mais une création littéraire avant tout, qui a presque tout d’une œuvre. Car derrière elle se cache un auteur au talent considérable : un auteur qui pourrait bien être un jour un de ceux qui marquent les esprits, comme l’ont fait Zola … ou Machiavel.

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